Sélection CDNA - Novembre 2023 Lundi 13 Novembre

Bienvenue dans ce rendez-vous mensuel qui vise à mettre en valeur plusieurs films remarquables, issus du fonds de la Cinémathèque de Nouvelle-Aquitaine. Découvrez ou redécouvrez ces films qui vous feront voyager dans l'histoire du cinéma amateur.

 

Souvenirs d'un officier en Algérie (Parties II, III, IV et V)

Ces films amateurs, réalisés par un officier français, témoignent des activités du 17e Bataillon de chasseurs à pied (BCP) pendant la guerre d’Algérie, entre 1956 et 1962. Les différentes séquences permettent de découvrir plusieurs opérations militaires, menées par l’armée française en Kabylie. Constituée essentiellement d’appelés de l’actuelle région Nouvelle-Aquitaine, cette unité de chasseurs à pied est déployée dans le Nord-Constantinois dès le début du conflit, en 1954. Elle participe aux opérations de surveillance, de contrôle et de maintien de l’ordre dans ce haut-lieu de l’insurrection et de la répression. Les opérations du 17e BCP s’inscrivent dans les tentatives des autorités françaises de reprendre en main une région marquée par les massacres sanglants d’août 1955.

La majorité des séquences filmées se déroulent entre 1956 et 1957, avant la réaffectation de la deuxième demi-brigade à Biskra, dans le Sud-Constantinois, puis à Arris, dans le massif des Aurès. Principalement concentrées sur la région d’El-Milia, les opérations filmées du bataillon se déploient sur un vaste territoire, dominé par les massifs montagneux (djebels). Ces documents permettent également de saisir le quotidien des soldats mobilisés en Algérie, rythmé par les patrouilles dans les montagnes, la construction des camps dans des vallées et les cérémonies officielles en ville.

 

Alpinisme au cœur du Sahara (Parties I et II)

Des officiers, mobilisés pendant la guerre d’Algérie, profitent d’une permission au cœur du Sahara pour se lancer dans l'ascension des sommets du massif du Hoggar, près de Tamanrasset (Algérie), dans les années 1950. Cette région est connue pour ses paysages atypiques, traversés par les pitons et les falaises de basalte et de porphyre.

Ce massif montagneux est également connu pour avoir accueilli l'ermitage du prêtre Charles de Foucauld, de 1904 à 1916. Ancien officier militaire, explorateur et prêtre, Charles de Foucauld s'installe à Tamanrasset en 1904 pour évangéliser les populations touaregs. Il fait construire un ermitage sur le plateau de l'Assekrem en 1910, puis un fortin – visible dans les films – dans la ville de Tamanrasset en 1915. Charles de Foucauld est assassiné par des troupes sanoussies au moment de l'attaque du fortin en 1916. Plusieurs plans permettent de remarquer la présence d'un petit cadre en bois sur l'enceinte du fortin, entourant le trou creusé par la balle qui a tué Charles de Foucauld.

 

Voyage sur la Côte d’Azur (Parties I et II)

En 1956, un militaire et son épouse quittent l'Algérie pour découvrir la Riviera méditerranéenne et voyager en voiture de Nice à Menton, en passant par la principauté de Monaco. Ces deux documents permettent de mesurer l’accroissement de la popularité de la Côte d’Azur dans les années 1950 : le système touristique profite de la démocratisation des vacances et de l’inversion de la saisonnalité pour se transformer en profondeur et accueillir de plus en plus de touristes, fascinés par une imagerie nouvelle de la région – portée par le cinéma, notamment.

La première partie de ce film s'accompagne de plusieurs vues de l'USS Ticonderoga (CV-14), porte-avion américain stationné dans la Méditerranée en 1956 et démantelé en 1973, après avoir été déployé dans le Pacifique en 1964 pour participer au conflit vietnamien. De la fin de la Seconde Guerre mondiale à la fin des années 1960, les villes de la Côte d’Azur deviennent les ports d’attache d’un nombre important de navires de la VIe flotte des Etats-Unis. Les équipages profitent des escales pour faire du tourisme ou s’installer dans leur région, comme en témoignent les nombreuses familles américaines installées dans les communes azuréennes jusqu’au retrait de la France du commandement intégré de l’OTAN.

 

Le Boss Palladium

Dans ce film promotionnel, de jeunes adultes dansent au son de leurs idoles dans le night-club le Boss Palladium à Limoges, dans les années 1960. Cette discothèque – dont le nom est une référence directe à la discothèque rock « Bus Palladium », crée à Paris en 1965 – est l’un des premiers établissements de ce genre en Haute-Vienne. Son ouverture correspond à l’apparition des night-clubs en France au milieu des années 1960. Les discothèques illustrent un tournant culturel majeur : les jeunes habitants des centres urbains, issus du baby-boom, revendiquent des loisirs émancipateurs. C’est la naissance de la génération « yéyé », qui entraîne dans son sillage l’apparition de nouvelles pratiques liées à la musique anglo-saxonne et de nouvelles danses (twist, jerk). Progressivement, les salles de concert s’adaptent à cette nouvelle donne culturelle et se reconvertissent avec des pistes de danse centrale.

 

Jeux d’enfants à Hossegor

Ce film amateur montre une famille en pleine activité ludique dans le jardin d’une villa cossue à Hossegor en 1928. Tourné en 9.5 mm, ce film illustre la grande popularité de ce format précurseur auprès d’un public aisé à la fin des années 1920. En effet, les familles profitent d’un matériel léger et extrêmement simple à utiliser pour se mettre en scène au cours d’activités ludiques. Ce premier cinéma amateur est un précieux témoignage des modes de vie et des pratiques culturelles de certaines catégories sociales (bourgeoisie, notamment). Il permet de saisir de nombreuses représentations socioculturelles, à travers la mise en scène des moments de bonheur.

Issu du fonds LAPLANTE, ce film est un échantillon de plusieurs décennies d’images tournées au sein de cette famille. Le spectateur peut, à partir de cette abondante production familiale, retracer l’évolution des modes de vie des Français et voir défiler sous ses yeux l’histoire de leur vie quotidienne tout au long du XXe siècle.

 

La famille Chabrol

Claude Chabrol et plusieurs membres de sa famille sont filmés lors d’une réunion familiale en août 1978. Une occasion rare de voir le célèbre cinéaste dans un contexte plus intime et personnel. La même année, deux films de Claude Chabrol sortent en salle : Les Liens de sang et Violette Nozière. A cette date, Claude Chabrol travaille sur l’adaptation du roman de Pierre-Jakez Hélias, Le Cheval d’orgueil (sortie en 1980).

La Cinémathèque de Nouvelle-Aquitaine a eu le plaisir de collecter et numériser les films de la famille Chabrol, tournés en Super 8, à la fin des années 1970. Réalisés par le père de Claude Chabrol (Yves Chabrol), ces films amateurs mettent en scène la famille du cinéaste et immortalisent plusieurs voyages à l’étranger.

Auteur : Dwayne Chavenon