Sélection CDNA - Décembre 2023 Lundi 18 Décembre

Bienvenue dans ce rendez-vous mensuel qui vise à mettre en valeur plusieurs films remarquables, issus du fonds de la Cinémathèque de Nouvelle-Aquitaine. Découvrez ou redécouvrez ces films qui vous feront voyager dans l'histoire du cinéma amateur.

 

Demain, un autre visage

En 1977, le docteur Alain Chamaud débute la réalisation d’un reportage amateur pour retracer l’évolution d’un immense chantier, devant aboutir à la construction de deux viaducs routiers dans la commune de Pierre-Buffière (Haute-Vienne). Tournées de 1977 à 1979, ces images permettent d’assister à toutes les étapes de construction des viaducs et d’en comprendre les enjeux grâce aux commentaires du directeur du chantier, Christian Aubert.

Les viaducs de Pierre-Buffière ont représenté un chantier monumental. Constituant 1.280 mètres de voies cumulés et d’une hauteur de plus de 56 m, les viaducs enjambent les vallées de la Briance et du Blanzou. Ils sont également une pièce-maitresse dans le projet de construction de l’autoroute A20 : les viaducs permettent une déviation au niveau de Pierre-Buffière et offrent une solution à un problème d’aménagement ancien, provoquant la saturation du réseau routier dans la commune.

 

Le Val de Briance

En tant que président-fondateur de la Société historique et archéologique de Breuilh-Ligoure-Briance, Alain Chamaud réalisa plusieurs films sur Pierre-Buffière et la vallée de la Briance (Haute-Vienne). Dans les années 1970, le cinéaste réalise un film contemplatif et poétique sur la faune, la flore et les habitants qui témoigne de sa passion pour la vallée.

Ce film permet d’assister à l’évolution des paysages de la Briance au cours des saisons, le temps d’une promenade au long cours qui amène le spectateur de la source de la rivière, près de la Croisille-sur-Briance, à son confluent avec la Vienne dans la commune de Bosmie-l’Aiguille.

 

Excursion au lac d’Hourtin

Dans ce film probablement réalisé dans les années 1960, Alain Chamaud nous amène avec sa famille sur les bords du lac d'Hourtin (Parc Régional de Médoc, Gironde) pour observer la navigation paisible des voiliers et des bateaux.

Rarement filmé par les cinéastes, le lac d’Hourtin est le plus grand lac naturel d’eau douce de France. Il attire depuis longtemps les visiteurs qui peuvent y effectuer des activités nautiques et de la pêche. Au cours de son histoire, le lac a accueilli une importante base d’hydravions américains en 1917 avant qu’elle ne devienne un centre d’incorporation de la Marine nationale jusqu’en juin 2000. Le lac d’Hourtin est également un site protégé depuis 1967 et quelques-unes de ses rives sont classées depuis 1968.

 

Incendie des Nouvelles-Galeries

Dans la nuit du 14 au 15 décembre 1963, Bernard Buissière et le Club des Amateurs Cinéastes du Limousin filment le grand incendie qui ravage les Nouvelles Galeries à Limoges (Haute-Vienne). Pendant neuf heures, les pompiers mobilisent trois échelles et de nombreuses lances pour lutter contre les flammes. A la fin de l’intervention, une grande partie du magasin est détruit : seul le rez-de-chaussée a survécu à l’incendie.

Ces deux films amateurs font partie des rares documents à avoir immortaliser cet évènement tragique. Ils permettent désormais de découvrir des images surprenantes qui ont longtemps marqué le souvenir collectif de cet incendie. En effet, les Limougeauds ont pu découvrir les ruines du grand magasin au petit matin, recouvertes de stalactites de glace. Pendant la nuit, les températures étaient si basses que l’eau des pompiers se glaçait rapidement.

Les Nouvelles-Galeries ont finalement pu rouvrir en septembre 1964, après neuf mois de travaux de démolition et de reconstruction du bâtiment. Pendant les travaux, le magasin a pu poursuivre son activité dans des locaux temporaires, ainsi que dans des abris installés place de la République.

 

Les films amateurs de Noël : Noël 1936, La Magie de Noël, Noël 1953, Noël 1960, Veillée de Noël

Grands classiques du cinéma amateur, les films de Noël cherchent à immortaliser ces moments de réunion familiale et à capter la joie des enfants et des adultes autour du sapin. Ils participent à faire du cinéma amateur un producteur d’images du bonheur.

Qu’ils soient tournés dans les années 1920 ou dans les années 1980, les films de Noël partagent des sujets et des codes esthétiques similaires, qui évoluent peu avec le temps. Comme l’illustrent bien les documents de cette sélection, l’ouverture des cadeaux de Noël par les enfants est le moment le plus filmé par les cinéastes amateurs, devant le traditionnel repas de fête et la promenade en famille.

Les films de Noël apportent toutefois de nombreuses indications sur les évolutions socio-culturelles de la société française. Ils renseignent d’abord sur la recomposition des cellules familiales tout au long du XXe siècle (nombre d’enfants, …). Ils permettent également de documenter le développement de la société de consommation à partir des années 1950, à travers le nombre et la nature des cadeaux et l’alimentation lors des repas. Enfin, ces films offrent des indications sur l’évolution des niveaux de vie des Français et permettent de dresser un tableau social de la France au XXe siècle.

 

Père Noël à Limoges, Père Noël à Montboucher

La figure discrète du Père Noël n’échappe pas à la caméra des cinéastes amateurs, comme l’illustrent les films de cette sélection. Présent au domicile familial pour déposer les cadeaux sous le sapin ou lors d’animations pour rencontrer les enfants, la venue du père Noël est un sujet classique des films de fin d’année.

Mais l’arrivée du Père Noël donne parfois lieu à des images originales. En décembre 1951, Robert Laplante organise et filme la venue du Père Noël en grande pompe à Limoges (Haute-Vienne). A bord d’un avion spécial, le Père Noël atterrit à l’aéroport de Limoges-Feytiat avant de se rendre en cortège véhiculé jusqu’au centre-ville. Le Père Noël y rencontre le maire, Léon Betoulle, avant de défiler rue Jean-Jaurès.

 

Fantaisie d’un soirLa magie des jouets à Noël

Les films de Noël peuvent également donner lieu à des projets artistiques plus ambitieux. Certains cinéastes amateurs profitent des cadeaux de leurs enfants pour réaliser des séquences en stop-motion plus ou moins élaborées. Une manière de faire perdurer la magie de Noël à travers la caméra…

L’exemple le plus abouti réside toutefois dans un film d’animation, « Fantaisie d’un soir », réalisé par Géo Martin en 1953. Le cinéaste s’empare d’un jouet offert à son fils (Pluto, le fameux compagnon de Mickey) pour le mettre en scène dans plusieurs séquences, tournées en stop-motion. Présenté à de nombreux festivals, le film fût salué par la critique et reçut de nombreuses récompenses (1er prix au concours annuel de l’AREA, coupe du meilleur film d’animation à Tanger en 1956, 1er prix d’animation à Orthez en 1958, …).

Auteur : Dwayne Chavenon